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Fabricants suisses indifférents à la campagne contre le chocolat issu du travail des enfants

29.05.2009

Alors que les Suisses continuent à consommer en moyenne leurs 12,5 kg de chocolat par personne et par an, presque tous ignorent que sa production implique le travail d'enfants dans les plantations de cacao. À l’approche des fêtes de Pâques, où les lapins envahissent les supermarchés,  la campagne « Non à du chocolat suisse issu du travail des enfants » de la Déclaration de Berne (DB) tente de mettre à jour ce scandale. Fin mai,plus de 17'826 personnes avait signé la pétition, mais la campagne n'a pas encore atteint son but auprès des fabricants suisses.

Conditions de travail inhumaines

Dans les plantations de cacao d’Afrique de l’Ouest (60% de la production mondiale), travaillent jusqu’à 250 000 enfants dans des conditions inhumaines, parfois arraché à leur famille, voire en esclavage. « Plus de 60 % des enfants qui travaillent dans les plantations ont moins de 14 ans et 40% d’entre eux sont des filles. Plus de la moitié des enfants manipule des pesticides sans protection. Ils utilisent des machettes » pendant des journées qui dépassent les 12 heures.

Protocole du Cacao

En 2001, des fabricants avaient adopté le dénommé protocole Harkin-Engel dont le but était de garantir, à partir de 2005, du chocolat produit sans travail d'enfants. Les fabricants suisses de chocolat s’y étaient aussi officiellement engagés. Malheureusement, ces promesses n‘ont pas été tenues.   C’est pourquoi la DB exige aujourd’hui des fabricants suisses de chocolat l’abolition du travail des enfants dans les plantations de cacao, une garantie d’écoulement de leur récolte aux petits producteurs et des prix d’achat qui permettent aux cultivateurs de payer un salaire décent à leurs employés.

Outre un dossier très complet sur ce sujet, la DB propose une pétition, une action de carte postale, et suggère aux consommateurs de montrer leur désapprobation en achetant de préférence du chocolat produit dans le cadre du commerce équitable.

Indiférence des fabricants suisses

Nestlé et Barry Callebaut, les deux plus grandes entreprises du secteur, ont choisi de garder le silence sur les conditions de travail indignes qui règnent dans les plantations de cacao en Afrique de l’ouest, une indifférence inacceptable face aux préoccupations de leurs clients. A l’issue de sa campagne, la DB demande à Chocosuisse, la Fédération des fabricants suisses de chocolat, de prendre les mesures nécessaires pour garantir du chocolat produit dans la dignitéIl y a quelques semaines, Cadbury a montré qu’un passage au chocolat équitable est possible. Mais l’industrie suisse du chocolat demeure en majorité inactive et se rendra bientôt tristement célèbre pour son chocolat au goût d’exploitation. La DB restera très attentive à l’évolution de la situation et contactera à nouveau les entreprises l’année prochaine pour savoir si de réels engagements ont été pris.