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Contre les carburants bio – en faveur du droit à l’alimentation

20.03.2008

La Suisse doit déposer un moratoire contre la production de bio carburants devant le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, selon la demande d’une coalition de 18 organisations suisses et œuvres d’entraides faite à Micheline Calmy-Rey. Les ONG suivent la proposition de Jean Ziegler, rapporteur spécial de l’ONU pour le droit à l’alimentation.

Jean Ziegler a présenté son rapport au Conseil des droits de l’Homme de l’ONU le 11 mars 2008. Un des sujets central était la question du droit à la nourriture lors de la production de bio carburants. Selon le Daily Update du International Service for Human Rights, la Suisse n’a pas suivi la position des ONG . 

Le comportement contradictoire de la Suisse critiqué

Selon les indications du Basler Zeitung, Jean Ziegler a critiqué, sous l’applaudissement des délégués, la position parfois contradictoire des pays occidentaux quant à la question de l’alimentation. La Suisse a également été touchée par les critiques. D’une part, l’ambassadeur suisse Blaise Godet est en accord avec l’ONU pour la question du droit à l’alimentation, et d’autre part, Luzius Wasecha se bat à l’OMU pour la réduction des subventions dans l’agriculture.

Ziegler écrit dans son rapport que les effets des bio carburants sur la faim sont inquiétants. Pour remplir le réservoir de 50 litres d’une voiture de carburants agraires, il faut 200 kg de maïs. Avec cette même quantité, un homme pourrait être nourri pendant une année. Le programme mondial pour l’alimentation de l’ONU confirme le raisonnement. Les producteurs agricoles se détournent de plus en plus de l’exploitation des biens alimentaires pour se diriger vers la production de bio carburants, une des raisons pour lesquelles les prix de biens alimentaires ont drastiquement augmentés dans le monde. Les ONG suisses rappellent également que ce type d’agriculture consomme énormément d’eau.

Ziegler demande dans son rapport présenté au Conseil des droits de l’Homme de l’ONU qu’un moratoire de 5 ans soit prononcé à l’encontre de la production de bio carburants à base de plantes servant également comme denrée alimentaire. Il espère ainsi que durant cette période, une deuxième génération de bio carburants soit développée suivant une procédure plus respectueuse des besoins humains vitaux. Cette deuxième génération devrait s’extraire de la cellulose, partie intégrante du bois, des roseaux ou de la paille, ce qui met moins en péril la sécurité alimentaire.