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Enfants-soldats : la Suisse peut faire mieux

29.06.2009

« Libérons les enfants de la guerre », c’est le titre et l’objectif principal que se sont fixés les quelques 58 pays qui ont participé à Paris les 5-6 février 2007 à la Conférence internationale consacrée aux enfants associés aux groupes et forces armés. Ils se sont engagés pour la première fois, sur un ensemble de mesures, toutefois sans valeur juridique contraignante, pour empêcher le recrutement des enfants soldats et "lutter contre l'impunité" de ceux qui exploitent ces mineurs. La Suisse est engagée, mais des organisations des droits humains lui reprochent son manque d’engagement pour traduire les recruteurs d’enfants-soldats devant la justice.

Activité de la Suisse: oui mais

Le Département suisse des Affaires étrangères (DFAE) indique être actif dans le dossier dans le cadre des principaux organismes onusiens, ainsi qu'en soutenant le travail et le mandat du Représentant spécial du Secrétaire générale pour les enfants et les conflits armés De plus, la Suisse soutient plusieurs organisations ou projets (CICR, UNICEF, HCR, Coalition pour stopper l’utilisation d’enfants-soldats) qui visent à protéger les enfants dans des situations de conflits armés, à prévenir la violation des droits de l'enfant et à soutenir la réinsertion.

Pourtant, la Suisse n’en fait pas assez. Il y a un an, le Comité des Nations Unies pour les droits de l'enfant tançait le gouvernement suisse pour ne pas en faire suffisamment pour traduire les recruteurs d'enfants-soldats devant la justice. A ce propos, la Fondation Terre des hommes demande, dans son communiqué de presse, à ce qu’  « en Suisse et en Europe, les enfants fuyant les conflits armés doivent pouvoir bénéficier d’un statut de protection durable dans nos pays. Il est de plus intolérable que la Suisse rechigne à poursuivre de manière universelle ceux qui arment des mineurs et les envoient au front. » De même, l'organisation judiciaire TRIAL s’est donné pour mission de faire changer ce point faible qui, à leurs yeux, est contraire au droit international.

Les « engagements de Paris »

Le fléau des enfants-soldat touche 250'000 mineurs à travers le monde. Parmi les signataires figurent 10 des 12 pays où, selon l'ONU, des enfants sont utilisés comme soldats. Les 2 autres pays touchés, la Birmanie et les Philippines, n'étaient pas représentés. Les "engagements de Paris" soulignent par exemple qu'il faut libérer "sans conditions à tout moment" les mineurs recrutés ou utilisés par des groupes ou des forces armés. D’autre part, les crimes commis contre des enfants devraient être écartés de dispositions d'amnistie. Les "engagements" affirment également que les enfants soldats "accusés de crimes au regard du droit international" doivent être considérés "en premier lieu comme des victimes de violation du droit international et pas seulement comme des présumés coupables".

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