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Discrimination raciale à l'entrée d'une discothèque

26.06.2006

En mars 2006, un Suisse d’origine kosovare s'est vu refuser l’entrée d’une discothèque dans le canton de Soleure. Les associations de lutte contre le racisme se sont immédiatement exprimé contre ce type de discrimination raciale. En juin suivant, le conseiller national Geri Müller demandait s'il était "admissible que des citoyens vivant en Suisse se voient refuser l'accès à une discothèque simplement parce qu'ils viennent ou semblent venir des Balkans, ou parce qu'ils sont issus de parents originaires des Balkans? Si ce n'est pas admissible, que peut-on entreprendre lorsque cela se produit quand même".

Discrimination non tolérable 

Un an plus tard, suite à congrès organisé par la Commission fédérale contre le racisme (CFR), une avis clair était exprimé par différents acteurs de la branche, soit les collaboratrices et les collaborateurs de services de sécurité, de l’Association des entreprises suisses de services de sécurité (ASS), le représentant de l’Association suisse des cafés-concerts, cabarets, dancings et discothèques (ASCO), les délégués à l’intégration et les responsables de services d’accueil et de conseil pour les victimes de discrimination raciale: la discrimination raciale à l’entrée des bars et des discothèques ne doit pas être tolérée

Démarches entreprises 

La plainte déposée par le jeune homme contre les deux videurs et le gérant de l’établissement a abouti à un non-lieu prononcé par le Ministère public concerné car « les peuples des Balkans ne constituent pas une communauté religieuse, une race ou une ethnie ». Le Ministère public a également précisé que l’accusation n’était pas valide étant donné que l’accusé avait fait valoir qu’il avait refusé l’accès de la discothèque au plaignant car celui-ci s’était déjà fait remarquer de manière négative. Faisant appel à la Commission fédérale contre le racisme (CFR), celle-ci lui a conseillé de déposer un recours contre la décision de non-lieu. Le Ministère n’est pas entré en matière car le délai de recours de 10 jours n’avait pas été respecté. Un report de délai lui avait pourtant été « accordé » par l’administration lors d’un entretien téléphonique. La CFR l’a adressé à l’antenne du canton de Bâle-Campagne, dont relève désormais aussi le canton de Soleure.