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Défenseur·e·s des droits humains – Fondamentaux

Qui sont les défenseur·e·s des droits humains?

La définition proposée ici de ce qu’est ou n’est pas un·e  défenseur·e des droits humains (DDH) s'inspire largement de la définition posée par le Haut-commissariat aux droits de l'homme de l’ONU. Le concept de DDH comprend toutes les personnes ou les groupes de personnes qui cherchent à promouvoir, protéger et mettre en œuvre les droits humains. Les DDH interviennent à propos de toutes sortes de situations en rapport avec les droits humains, des exécutions sommaires à l’accès aux soins de santé  en passant par la torture, les arrestations ou détentions arbitraires et l'environnement. Ceci dans les États dictatoriaux comme dans les démocraties bien établies. Ils ou elles enquêtent sur des violations des droits humains, soutiennent les victimes, s’engagent souvent dans les cas d'impunité et encouragent les gouvernements à s’acquitter des obligations contractées dans les cadres des conventions internationales. Diffuser dans les écoles et dans les universités un savoir sur le droit international des droits de l'homme et les domaines relatifs aux droits humains représente une part importante de leur travail.

La Déclaration sur les défenseurs des droits de l’homme se réfère aux «individus, groupes et associations [qui contribuent à] l’élimination effective de toutes les violations des droits de l’homme et des libertés fondamentales des peuples et des personnes». Selon cette définition large, il peut s’agir de toute personne ou de tout groupe de personnes qui s'occupe de promouvoir les droits de l'homme, l'éventail allant des organisations intergouvernementales basées dans les plus grandes villes du monde aux individus actifs dans leur communauté. Il n’est pas besoin d'agir au niveau professionnel pour être DDH, ni même de disposer de compétences spécifiques. Tout DDH doit cependant accepter l'universalité des droits humains, telle que définie dans la Déclaration universelle des droits de l'homme. Il n’est de ce fait pas acceptable de défendre les droits de l'homme tout en niant l’égalité des droits aux femmes ou aux personnes homosexuelles.

Quels risques?

Dans nombre d’endroits, celles et ceux qui se battent chez eux pour les droits humains courent le risque de devenir eux-mêmes victimes des pires violations. Beaucoup ont d’ores et déjà payé de leur vie leur engagement pour les droits humains. Les DDH sont poursuivi·e·s, criminalisé·e·s, torturé·e·s et diffamé·e·s. Dans la majeure partie des cas, les responsables de ces crimes ne sont jamais poursuivis devant la justice et encore trop souvent, c'est l’État lui-même qui mène les représailles. Dans certaines régions, les gouvernements entravent les organisations de défense des droits humains en les obligeant à s'inscrire dans des registres, en bloquant leurs comptes bancaires ou en perquisitionnant leurs locaux. Parfois, c’est même l'interdiction totale qui prévaut. Souvent, les ONG sont à la fois défenseures des droits humains et victimes.

Mécanismes multiples

Voilà pourquoi une véritable conscience s'est élevée au niveau international, régional et national. Qu’il s’agisse de groupes, de personnes ou d’organisations, il faut protéger les DDH. En 1998, avec la Déclaration sur les défenseurs des droits de l’homme, l'ONU a mis en place les premiers standards internationaux de protection des DDH. Suivit en 2000 la création du mandat du Rapporteur spécial sur la situation des défenseurs des droits de l'homme. Alors que le thème des DDH prend de plus en plus d'ampleur, les initiatives nationales, régionales et internationales ne cessent de se multiplier.

Les États ne sont d’ailleurs pas les seuls à s’être emparés du sujet. Certaines ONG sont spécifiquement dédiées à la protection des DDH, telles que Front Line Defenders, l’International Service for Human Rights et Peace Brigades International.