Les adeptes du libéralisme pur récusent les droits des minorités, sous prétexte qu’il s’agit de droits collectifs. En effet, à leurs yeux, des droits collectifs présenteraient un certain risque d’un point de vue sociopolitique (cf. article sur l'ethnicisation) et seraient en outre superflus, l’interdiction de discriminer, issue du droit individuel, protégeant déjà suffisamment les intérêts des membres de minorités.
Les points suivants sont des réponses aux attaques que subissent les droits des minorités:
- Au regard de leur forme, les droits des minorités peuvent s’exprimer comme des droits individuels, bien que, à l’inverse, du point de vue de leur contenu, ils aient une portée collective. L’article 27 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques en est d’ailleurs un bon exemple.
- Les interdictions de discriminer présentent exactement la même structure : ils ont été formulés comme des droits individuels, mais présentent également une portée collective pour les minorités habituellement confrontées à des discriminations. En ce sens, les interdictions de discriminer s’apparentent elles-mêmes aux droits des minorités.
- Certes les interdictions de discriminer sont un élément important et utile des droits des minorités, mais ils ne peuvent répondre à tous les besoins légitimes des membres de minorités, notamment au droit de parler une langue propre, de pratiquer une religion propre ou d’exercer des pratiques culturelles particulières, quelles qu’elles soient.