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La Suisse doit s’engager contre le massacre du Darfour

06.11.2007

La Société pour les peuples menacés (SPM) et la Déclaration de Berne (DB) demandent aux institutions financières suisses de réfléchir aux conséquences que peuvent avoir pour la situation des droits humains au Darfour l’investissement fait dans des entreprises pétrolières actives au Soudan. En effet, ces institutions, notamment les banques suisses UBS et Crédit Suisse, contribuent indirectement par ce biais au massacre perpétré au Darfour.

Une campagne a été lancée à Berne début octobre 2007 par la Société pour les peuples menacés (SPM) et la Déclaration de Berne (DB), avec le soutien des deux ONG Genocide Intervention Network et Bank Track, demandant à ce que les institutions financières prennent en considération un possible retrait de leurs investissements dans différentes entreprises pétrolières au Soudan. Cette campagne a été initiée aux USA par le Genocide Intervention Network.

Le commerce du pétrole soutient le génocide

En effet, le 90% du revenu des exportations du Soudan provient directement ou indirectement de ce commerce. Ce revenu est réinvesti dans l’armement et autres affaires militaires. Le Soudan est dépendant des firmes étrangères, le pays ne dispose pas de ressources suffisantes, ni du savoir-faire nécessaire. L’industrie pétrolière est dominée par des entreprises internationales, notamment chinoises, indiennes et malaysiennes. Il est donc demandé aux institutions financières suisses de réfléchir sur leurs relations avec ces différentes entreprises et de retirer leurs investissements dans les compagnies pétrolières au Soudan. Les moyens jusqu’à présent déployés par l’ONU n’ayant pas porté leurs fruits, il devient urgent que la pression provienne des différents acteurs économiques, qui eux aussi sont responsables des crimes commis. 

L’UBS est particulièrement critiquée. Des ONG, mais aussi des Prix Nobel de la Paix,ont exprimé leur profonde inquiétude quant au lien entre la grande banque suisse et la compagnie PetroChina. Cette société appartient à la Chinese National Petroleum Corporation (CNPC), l’une des principales sociétés en affaires avec le gouvernement soudanais. Cette société pétrolière étatique entretient des relations commerciales avec le gouvernement soudanais, qui est tenu comme premier responsable du génocide au Darfour. L’UBS prétend que le capital investit dans l’entrée en bourse de la Compagnie PetroChina sera utilisé uniquement pour des projets en Chine, ce que la SPM met profondément en doute. 

  • Génocide au Darfour - Pas de commerce avec la mort
    Communiqué de presse de la Déclaration de Berne, 20 octobre 2007
  • On ne fait pas de commerce avec la mort ! Les institutions financières suisses doivent mettre en question leurs investissements au Soudan (n'est plus disponible en ligne)
    Communiqué de presse de la Société pour les peuples menacés (SPM), 1 octobre 2007
  • Site de Genocide Intervention Network (le lien n'est plus disponible)
  • Site de BankTrack (en anglais)
  • Darfour: des banques suisses sur le banc des accusés
    Swissinfo, 29 octobre 2007
  • Enttäuschung über Durchführung des Börsengangs von PetroChina durch die UBS (le lien n'est plus disponible)
    Communiqué de presse de la SPM, 5 novembre 2007 (en allemand)

La Suisse comme médiatrice

Les parlementaires du Conseil de l’Europe ont adopté une résolution condamnant les «violations majeures des droits de l’homme» au Darfour. La députée socialiste suisse, Ruth Gaby-Vermot, rapporteuse du comité des migrations du Conseil de l’Europe, appelle la Suisse à user de son expérience de médiatrice. Elle estime que les sanctions économiques ainsi que l’envoi de soldats de paix ne sont plus suffisant pour résoudre le conflit.