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Pauvreté: inégalité des chances face à la santé

Les conditions sociales sont l'une des causes importantes de l'inégalité des chances en matière de santé. En Suisse, plus le statut socio-économique est bas, plus l'espérance de vie est réduite et plus la santé est mauvaise. C'est ce que démontre une nouvelle étude de Caritas Suisse, présentée le 22 septembre 2009. Caritas fait appel à une politique de la santé dont le travail de prévention vise en priorité à améliorer les conditions sociales.

Différences liées au statut socio-économique

"Dans la société actuelle, explique les auteurs de l'étude aux médias, l’opinion est répandue que de nombreuses maladies sont dues aux comportements individuels des personnes atteintes. Mais les chercheurs ont un autre point de vue. Un grand nombre d’études européennes montrent en effet que la santé d’une personne est en grande partie déterminée par ses conditions de vie et de travail, qui elles-mêmes dépendent beaucoup de son statut socioéconomique – à savoir son niveau de formation, son statut professionnel et son niveau de revenu".

En trois chapitres, l'étude statistique qualitative de Caritas décrit, explique et propose des mécanismes pour réduire l'inégalité face à la santé. On comprend notamment pourquoi un ouvrier non qualifié ou spécialisé vit en moyenne quatre ans de moins qu'un universitaire et le risque qu'il devienne invalide est douze fois supérieur. Pourquoi les personnes défavorisées vivent et travaillent souvent dans un milieu plus nocif pour la santé. Ou pourquoi une situation précaire limite beaucoup les possibilités d'adopter un rythme de vie sain. Caritas propose un petit test pour se faire une idée de sa situation personnelle.

Etude genevoise dans un contexte précis

Quelques jours après la présentation de cette constatation générale, une étude universitaire réalisée par l'Institut de médecine sociale et préventive de l'Université de Genève vient confirmer l'inégalité des chances en matière de santé. L'étude genevoise porte sur dix ans et sur 2738 patients, atteints du cancer de la prostate. La clarté du résultat, qui observe un doublement de la mortalité entre les patients de haut et de bas statut socio-économique, étonne par son ampleur dans une région dotée de l'un des meilleurs systèmes de santé au monde. Dans leurs conclusions, les auteurs de l'étude estiment, eux aussi, que la réduction des inégalités liées au statut socio-économique devrait être prioritaire dans les politiques de santé publique.

Documentation Caritas

Documentation Genève