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Questions controversées au cours de la préparation de la Conférence d’examen de Durban

Conflit du Proche-Orient

Les discussions les plus difficiles seront sans conteste autour de la question du Proche-Orient. D’emblée, la délégation palestinienne s’est prononcée contre une monopolisation de ce thème de telle façon à ce qu’il soit une entrave à toute la conférence. En même temps, elle a clairement dit qu’il n’était pas question de supprimer du document final les paragraphes dédiés à ce sujet. L’UE de son côté, et plus particulièrement la Grande-Bretagne, la France, la Hollande, la Pologne et l’Allemagne, a vigoureusement rejeté de nommer les parties en conflit, étant donné qu’aucun autre pays n’est nommé ou mis en avant ailleurs dans le document. Selon eux, il serait injuste de nommer les pays liés à ce conflit mais pas d’autres où ont lieux des conflits tout aussi importants. L’Organisation des Pays Islamiques (OIC), et en particulier la Syrie, l’Iran, le Soudan, l’Indonésie, la Lybie, la Jordanie, l’Egypte, l’Algérie, le Maroc et le Nigeria, ainsi que l’Afrique du Sud, Cuba, et la Chine, sont au contraire d’avis que ces paragraphes doivent rester – voire être renforcés, dans la mesure où la situation actuelle des Palestiniens est comparable à celle de l’Holocauste ou de l’Apartheid.

Holocauste

Au cours des discussions, les délégations de la Syrie et de l’Iran ont de nouveau nié l’existence de l’Holocauste, en doutant notamment du nombre de Juifs morts. La délégation syrienne a fait des allusions à des chiffres bien inférieurs. Selon ces délégations, le paragraphe sur l’Holocauste devrait être réduit, voire éliminé du document final.

Traite transatlantique des esclaves et colonialisme

L’Union Africaine souhaite imposer dans le document final des payements réparatoires pour la traite transatlantique des esclaves et le colonialisme. Déjà à Durban, ce point avait fait l’objet de vifs débats, suite auxquels on s’était mis d’accord pour parler d’excuses pour la traite transatlantique des esclaves et le colonialisme. Les pays asiatiques souhaitent étendre cet aspect au continent asiatique. L’UE n’admet sur ce point aucune discussion, et a fait savoir qu’elle ne signerait pas un document final qui mentionnerait des devoirs de compensations monétaires.

Diffamation des religions

L’Organisation des Pays Islamique (OIC) s’est fait ces dernières années le porte-drapeau d’un nouveau type de droit humain, soit la protection des religions contre la diffamation. De façon conséquente, elle tente d’introduire dans tous les documents de l’ONU cette exigence. Pour d’autres Etats pourtant, dont la Suisse et les autres pays européens, celle-ci s’apparentent à une dangereuse restriction de la liberté d’opinion et d’expression, mais aussi à un élargissement inadmissible du concept des droits humains. L’inclusion d’un tel paragraphe dans le document final deviendrait sans doute une épreuve de force.

Mesures antiterroristes

L’opinion majoritaire dans le Groupe de travail, que les mesures antiterroristes sont favorables aux discriminations raciales et à la xénophobie est contestée par l’UE et par la Suisse. Ces derniers souhaitent éviter toute mention de mesure antiterroriste, telle le quadrillage informatique systématique, dans le document final.

Position de la Suisse

Pour la délégation suisse, le problème numéro un se situe dans la tendance de vouloir changer le document final de la Conférence mondiale de Durban. Le thème de la diffamation des religions a déjà été discuté en 2001, une mention dans le document refusée et le danger de restriction de la liberté d’opinion et d’expression ainsi évité. Le lien entre les mesures antiterroristes et le racisme préoccupe également la délégation suisse. Dans le débat autour de la question du Proche-Orient, la Suisse se situe un peu entre deux chaises, dans la mesure où elle ne s’est pas prononcée pour l’élimination des paragraphes, pour autant que l’image de conflit ne soit pas dépeinte de façon unilatérale.