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La violence domestique reste un problème de société

27.10.2006

Un homicide sur deux, en Suisse, est commis au sein de la sphère familiale. C’est ce que constate une étude de l’Office fédéral de la statistique (OFS) publiée le 12 octobre 2006. Un bilan alarmant, qui touche deux fois plus les femmes, et qui a fait le sujet d’une campagne de la section suisse d’Amnesty International (AI) achevée fin octobre. L'information est confirmée par l'Office fédéral de la statistique, qui publie en septembre 2008 ses chiffres: plus de la moitié des consultations de victimes de violence en 2007 se situent dans une relation de proximité.

Souvent, la victime connait son agresseur

Comme les années précédentes, les violences enter personnes proches constituaient près de trois quarts des cas rapportés dans les centres de consultation en 2005, soient 27'300 consultations (76% de plus qu’en 2000), ce qui reflète un soutien croissant de ces centres aux victimes de violences. Les principales victimes sont les femmes et les enfants. L’agresseur et la victime sont dans plus de la moitié des cas de la même famille. Entre 2000 et 2004, sur 381 homicides commis en Suisse, 206 sont victimes de violences familiales: 142 femmes, 64 hommes et 29 enfants. Pour Monique Aeschbacher, cheffe de lutte contre la violence du Bureau fédéral de l’égalité entre hommes et femmes (BFE) qui a initié l’étude de l’OFS, il convient d’agir également en amont en promouvant une société sans violence et en aidant les familles à risques.

Contexte juridique

Depuis le 1er avril 2004, le Code pénal suisse prévoit de poursuivre d’office, et non plus sur plainte, la violence domestique. La responsabilité de la société est donc directement engagée. En 2006, les Chambres ont donné aux juges des moyens de luttes et de protection: l’auteur de violence peut-être expulsé de chez lui, et voir interdit d’approcher la victime de quelque manière que ce soit et de se faire imposer de suivre une thérapie.

Campagne d’Amnesty

Pendant huit mois, le mobile home de la section suisse d’Amnesty International a sillonné les routes suisses, traversant onze cantons suisses et 43 localités. Amnesty se félicitent de l’impact de leur action surtout auprès des hommes, des jeunes et des autorités des cantons. Dans son communiqué, l’organisation de défense des droits humains écrit: «Un bilan positif: la violence domestique n’est plus une «affaire de femmes» et d’organisations féminines. La lutte contre cette violation quotidienne des droits humains est devenue l’affaire des autorités et l’affaire des hommes.»

A noter que la violence à l'égarde des femmes est un fléau répandu dans le monde entier, dont souffre une femme sur trois en moyenne une fois dans sa vie.  C'est ce qu'indique un rapport du secrétaire général de l'ONU début octobre. Outre le caractère domestique de certaines violences, le rapport aborde également les enlèvements, les mutilations génitales, ou les violences faites aux femmes dans les conflits armés.

A propos de l’étude de l’OFS

A propos de la campagne d’Amnesty

  • Seize jours d’action contre la violence domestique (le lien n'est plus disponible)
    Action d’Amnesty International du 25 novembre au 10 décembre
  • La violence domestique en Suisse n’est plus une «affaire de femmes» (le lien n'est plus disponible)
    Communiqué de presse d’Amnesty International, section suisse, 27 octobre 2006
  • Mobilisation encourageante contre la violence domestique
    Swissinfo, 27 octobre 2006

Information supplémentaire