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Les ONG s'inquiètent du renvois des Roms au Kosovo

09.02.2010

La Suisse a fini par signer un accord de réadmission avec le Kosovo le 3 février 2010, et ce malgré les avertissements de cinq ONG suisses, dont Humanrights.ch, inquiètes de la situation particulièrement délicate des communautés roms au Kosovo. En effet, suite à cet accord, des membres de ces communautés, notamment, pourraient être renvoyés dans leur pays. Même dix ans après la fin de la guerre, les observateurs notent que la situation des communautés roms est caractérisées par la discrimination, les menaces et les tracasseries, ne soit plus prise en considération.

Demandes des ONG

Ainsi, dans un communiqué aux média, l’Organisation suisse d’aide aux réfugiés OSAR, Amnesty International, la Société pour les peuples menacés, la Rroma Foundation et Humanrights.ch/MERS – avaient demandé en septembre 2010 au gouvernement suisse de garantir la protection des communautés roms et de renoncer à renvoyer des membres des communautés roms, ashkali et égyptienne tant que leur sécurité et leur dignité ne sont pas assurées. Suite aux signatures d'un «accord de réadmission ainsi qu’un protocole d’entente portant sur l’établissement d’un partenariat migratoire» de février 2010, les ONG demandent demandent à l'Office fédéral des migrations  (ODM) de continuer à accorder protection aux Roms, aux Ashkalis et aux Egyptiens et de ne procéder à aucun renvoi forcé.

Situation détériorée

En avril 2009, le Kosovo a été déclaré Etat sûr par la Suisse. Cette estimation ne tient pas compte, d’une part, de la très grande instabilité de la sécurité au Kosovo et ignore, d’autre part, la situation très précaire des minorités et particulièrement celle des communautés roms. Avec l'indépendance du Kosovo, la responsabilité des personnes expulsées par les autres pays est retombée sur les autorités kosovares, qui n'ont pas les moyens ni la formation nécessaire pour assumer ces tâches. Ainsi, depuis le mois de juillet 2009, les attaques envers les Roms ont nettement augmenté et leurs conditions de sécurité se sont détériorées. Ils souffrent du manque de logements et d’emplois, et leur liberté de mouvement est restreinte. Certains Roms logent encore et toujours dans des camps. A Mitrovica, des personnes expulsées par d’autres pays sont hébergées dans des camps contaminés au plomb. Une partie des Roms n’ont pas de documents d’identité valables et sont ainsi, dans les faits, apatrides.

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