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La Conférence mondiale de Durban en 2001

L’Assemblée générale des Nations Unies a décidé, dans sa résolution 52/111 du 12 décembre 1997 d’organiser une Conférence mondiale pour lutter contre le racisme en 2001. Celle-ci s’est déroulée du 31 aout au 7 septembre 2001 à Durban en Afrique du Sud. Elle s’est achevée par l’adoption d’une Déclaration finale et d’un Programme d’action. Ce document est, à ce jour, l’instrument le plus complet et le plus important en matière de lutte mondiale contre le racisme et la discrimination raciale. Celui-ci a confirmé le principe d’égalité et de non-discrimination comme étant un droit fondamental, qui consent aux victimes de discrimination des droits et attribuent aux Etats des devoirs de les protéger celles-ci. Par la même occasion, un appel a été lancé aux organisations internationales, aux ONG, au secteur privé et à l’ensemble de la société pour s’impliquer activement dans la lutte contre le racisme.

La discrimination multiple est un autre aspect qui a été nommé explicitement pendant la Conférence de Durban : en effet, les victimes de discrimination raciale sont souvent touchées en même temps par d’autres types de discriminations, fondée par exemple sur le genre, la religion, ou la langue. De plus, l’esclavage et le commerce d’esclaves ont été classifiés comme crimes contre l’humanité, et, pour la première fois dans l’histoire, ont été mentionnés des regrets quand à la traite des esclaves et à la colonisation. Les Etats ont l’obligation de développer et appliquer un plan d’action national de lutte contre le racisme, y compris d’instaurer des institutions nationale spécialisée dans le suivi du plan d’action et l’élaboration de propositions concrètes de modifications de loi. En Suisse, à ce jour, aucun plan d’action n’a formellement été adopté. C’est le Service de lutte contre le racisme (SLR) au sein du Département fédéral de l’intérieur qui est en charge de coordonner les mesures à prendre suite à la Conférence mondiale.

Arrière-goût négatif

Malheureusement, la Conférence mondiale, et plus particulièrement le Forum des ONG, a été ombragée par une altercation autour du conflit au Proche-Orient et au sujet de la reconnaissance de dette envers l’esclavage et le colonialisme. Des pamphlets et autres documents contenant des propos clairement antisémites ont été distribués, des représentant-e-s d’ONG israéliennes ont été chahutés, ennuyés, et interdits de participation à certaines séances, et le Club juif de Durban a dû être évacué  et protégé par la police suite à une démonstration pro-palestinienne. La Déclaration des ONG, adoptée en milieu de nuit par les quelques organisations encore présentes, contient des tirades haineuses à l’encontre d’Israël. Face à ce document, une grande partie des ONG a pris ses distances.

En protestation, les délégations officielles israéliennes et américaines sont parties avant la fin de la Conférence, et celle-ci fut prolongée d’un jour afin de trouver un compromis sur la question Israël-Palestine. Dans le document accepté en compromis final, il est fait allusion à la préoccupation quand à la situation désespérée des Palestiniens sous occupation étrangère, et leur droit à l’autodétermination, à un Etat souverain et au retour des réfugiés leur est reconnu. Dans ce compromis final, le colonialisme et l’esclavage sont reconnus comme « crime contre l’humanité » mais aucune prétention à des réparations monétaires n’est mentionnée.

Articles tirés du Tangram 12/2002 au sujet de la conférence mondiale de Durban :

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