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Maltraitance contre les personnes âgées, un tabou

Les médias rapportent régulièrement des cas d’abus de violence ou de discrimination envers les personnes âgées, que ce soit à domicile ou en résidence. Le début de 2009 a ainsi vu plusieurs cas parvenir sur la place publique : les patients déments, filmés nus sur le sol de leur chambre dans l’EMS d’Entlisberg à Zurich, une jeune soignant suspecté de contrainte et lésion corporelle dans un autre établissement pour personnes âgées de Seuzach près de Winterthour, une employée volant des pensionnaires à Genève. En réalité la maltraitance contre les personnes âgées reste un tabou, si bien que ses causes peinent à être paliées.

Majorité des cas à domicile

En réalité, la plupart des aînés victimes de maltraitances sont celles qui se produisent à domicile, et qui sont donc particulièrement difficile à estimer puisque la famille les cache. Selon Albert Wettstein, médecin chef de la ville de Zurich et directeur du Centre de géronlogie de l’université de Zurich, il y aurait eu, en 2008, environ 70'000 cas de maltraitance de personnes âgées en Suisse.

Manque de personnel, mauvaises conditions de travail

Avec Pro Senectute et Curaviva, l’Association suisse des infirmières et infirmiers (ASI) condamne ces actes avec la plus grande sévérité et tire la sonnette d’alarme : « Pour des raisons économiques, on engage toujours moins d’infirmières et infirmiers qualifiés dans le domaine des soins aux personnes âgées, ceux-ci étant remplacés par du personnel auxiliaire non formé. Quant aux soignants insuffisamment formés, ils sont vite dépassés par les situations de plus en plus complexes de soins aux résidents d’EMS très âgés, vulnérables et limités dans leurs capacités mentales. C’est ainsi que les risques de maltraitance augmentent.» Président de Alter Ego, une association qui a pour vocation de prévenir cette maltraitance, Albert Dubois estime qu'il faut absolument être attentifs aux signaux d'alarme qui montent qu'un soignat est à bout.

Soignants en demande croissante

L’Observatoire suisse de la santé a mené une enquête, qui a démontré qu’en 2006, presque 200'000 personnes avec une formation dans la santé étaient employées par les hôpitaux, les établissements pour personnes âgées et les services Spitex. Le vieillissement démographique s’accompagnera d’une hausse des besoins en soins, qui correspondrait à environ 25'000 personnes qualifiées – et ce sans ternir compte des départ à la retraite. Il s’agit notamment de « rendre ces professions attractives »…

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