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Conférence dépeinte comme une victoire

Le 24 avril 2009 a pris fin la conférence contre le racisme, dite Durban II à Genève. Plusieurs partis tirent un bilan positif de cette semaine de débats. C'est le cas de la Comission fédérale contre le racisme (CFR) qui souligne l'importance du document final pour la lutte contre le racisme ainsi que l'exploit diplomatique qu'a nécessité son adoption: à savoir le fait de n'avoir pas montré du doigt certains pays en particulier et d'avoir occulté pour l'occasion les violations des droits de l'homme dans d'autres Etats.  
Le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) s'est lui aussi montré satisfait au terme de la conférence. Il souligne dans son communiqué du 24 avril 2009 que «la Conférence d'examen de Durban [...] constitue un signal fort pour les victimes du racisme ainsi qu'un message sans équivoque de la communauté internationale en faveur de la lutte contre le racisme, la discrimination raciale et la xénophobie».

Critiques des ONG

Les ONG se sont montrées plus critiques. Ces dernières ont notamment souligné le fait que plusieurs minorités n'aient pas été entendues durant la conférence. Malka Marcovich, historienne, consultante internationale en droits humains et droits des femmes et auteure des «Nations désunies», estime que ce texte consensuel est un échec: «Les voix des victimes n’ont pas été entendues. La discrimination sexuelle, les minorités religieuses opprimées, le Tibet, les Ouïgours, l’esclavage dans certains pays d’Afrique, la discrimination de caste, la traite transsaharienne, les femmes soumises aux lois de la charia, tout cela n’a pas été évoqué.»

La présidente de la Commission arabe des droits de l'homme Violette Daguerre a quant à elle dénoncé «les pressions inadmissibles» du secrétariat de la conférence pour que la question de la Palestine ne soit pas mentionnée. Un segment où cinq ONG de la société civile - dont la sienne, mais aussi les Dalits - devaient s'exprimer après le débat général a été supprimé. La présidente a déclaré être très frustrée: «Non seulement la question palestinienne a été évacuée du texte de la déclaration finale, mais nous avons été empêchés de parler», a-t-elle également regretté. Plusieurs ONG se sont par ailleurs offensées du fait que le document final ait été adopté à la hâte mardi, ne laissant pas à la société civile la possibilité de s'exprimer. 

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