10.10.2022
Le racisme touche précisément certains groupes de personnes. Tant les études du Service de lutte contre le racisme (SLR) que le dernier rapport sur les incidents racistes des centres de conseil recensent notamment les formes de racisme suivantes en Suisse.
Xénophobie
La xénophobie est le fait de rejeter une personne en raison de son «altérité», caractéristique perçue de manière subjective. Il s'agit d'une catégorie générique: elle comprend non seulement l’hostilité explicite envers les personnes étrangères, mais également toutes les discriminations à caractère raciste qui ne peuvent être attribuées à aucun autre préjugé ou idéologie spécifique.
Racisme anti-Noir·e·x·s
Le racisme anti-Noir·e·x·s, ou racisme à l’égard des personnes noires, se rapporte spécifiquement à la couleur de peau ou à la physionomie. Il se caractérise par le fait de tirer des conclusions sur l’essence d’une personne à partir de son apparence physique, en lui attribuant des comportements ou des traits de caractère négatifs. Le racisme anti-Noir·e·s puise ses origines dans l’idéologie raciste des XVIIe et XVIIIe siècles, qui a servi à justifier le colonialisme et l’esclavage. Ce passé colonial et esclavagiste a laissé des traces profondes dans le regard porté sur les personnes noires.
Antisémitisme
L’antisémitisme est une attitude de rejet envers les personnes qui déclarent être juives ou qui sont perçues comme telles. Selon la définition de l’International Holocaust Remembrance Alliance (IHRA), on entend par antisémitisme les «manifestations rhétoriques et physiques de l’antisémitisme visant des individus juifs ou non et/ou leurs biens, des institutions communautaires et des lieux de culte». Les propos antisémites incluent souvent des références à une théorie du complot, ainsi qu’à des traits de caractère ou des stéréotypes négatifs.
Racisme anti-Musulman·e·x·s
La notion désigne une attitude de rejet envers les personnes qui déclarent être musulmanes ou dont on suppose qu’elles le sont. Elle peut inclure un rejet des personnes provenant d’un pays déterminé (à majorité musulmane) ou le rejet d’une pratique religieuse. Le racisme anti-Musulman·e·x·s repose sur une conception du monde (idéologie) qui oppose le «nous» et «l’autre», repose sur les images déformées et les stéréotypes négatifs développés au cours de l’histoire (incarnation de l’Arabe comme ennemi, orientalisme, croisades) et invoque l’idée d’une «guerre des civilisations».
Racisme anti-Asiatiques
Le racisme anti-Asiatiques se rapporte à des comportements, préjugés et discours à propos des personnes originaires de l’Asie de l’Est du Sud-Est ou dont on présume qu’elles le sont. L’épidémie de Covid-19 a fourni un prétexte à l’étalage du racisme anti-Asiatiques.
Racisme à l’égard des personnes Yéniches, Roms, Sintés/Manouches
Ce terme désigne la discrimination envers les personnes Yéniches, Sintés/Manouches et Roms, qu’elles/ils vivent de manière nomade ou sédentaire. Selon les époques, l’hostilité envers ces communautés a pris la forme d’une discrimination économique, sociale ou étatique, de persécutions politiques pouvant aller jusqu’à la déportation, l’internement, le retrait d’enfants, la stérilisation forcée ou le génocide (sous le régime nazi notamment). Le terme «antitsiganisme» est controversé en raison de la connotation raciste du terme «tsigane».
Antibalkanisme / Hostilité envers les ressortissant·e·x·s des Balkans
L’antibalkanisme représente une attitude hostile ou de rejet envers les personnes originaires de la région des Balkans ou perçues comme telles. Un groupe important de personnes résidant en Suisse s'est installé avant, depuis ou après les guerres de Yougoslavie (années 1990). Les membres de ce groupe de population sont souvent confronté·e·x·s à des discriminations au niveau structurel, institutionnel et individuel.