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Les institutions de protection des droits humains en Afrique

02.11.2022

Dans les années 1960, dans le contexte de la fin de l’époque coloniale et du début de l’indépendance des États africains, des voix se sont élevées pour demander un ancrage concret des droits humains. Au cœur des discussions: l’idée d’un système régional de protection des droits humains contrôlé par une commission garante de ces droits. Les mouvements anticoloniaux inspirèrent finalement la création de l’Organisation de l’Unité africaine (OUA). Son fonctionnement était régi par le principe de non-ingérence et elle se vit ainsi rapidement reprocher de condamner le régime de l’apartheid en Afrique du Sud mais de tolérer des atteintes aux droits humains dans d’autres parties du continent.

En 2002, l’Organisation de l’Unité africaine a été remplacée par l’Union africaine (UA), qui possède davantage de compétences. Cette nouvelle organisation se focalise sur l’intégration politique et économique au sein du continent africain. À l’inverse des conditions d’adhésion à l’Union européenne, un État membre ne doit pas satisfaire à un standard minimum en matière de droits humains pour pouvoir rejoindre l’organisation.

Comme pour toutes les organisations internationales, la compétence directe de l’UA sur les États est limitée, mais en échange, ceux-ci reconnaissent ses compétences. Nombre de régimes autoritaires en place dans différents pays africains ne se laissent pas facilement dicter leur conduite à l’intérieur de leurs frontières. De ce fait, la mise en œuvre des droits humains n’y est encore aujourd’hui pas une mince affaire. Grâce aux actions et à la ténacité de défenseur·euse·s des droits humains et de la société civile, l’Afrique voit néanmoins se manifester un engagement toujours plus fort dans la protection et le contrôle des droits humains.